Chapelle de la Magdelaine
Des vitraux contemporains pour la chapelle de la Magdelaine au Gâvre

La chapelle de la Magdelaine est située dans un hameau au cœur de la forêt du Gâvre (44130). Ce prieuré bénédictin, fondé au XIIe siècle, a été bâti sur un ancien lieu de culte à Vénus. La chapelle abrite une statue polychrome en pierre tendre calcaire du XVIe siècle représentant la Vierge allaitante. Celle-ci est protégée au titre des Monuments Historiques.


Pour les six baies de l’édifice, une création contemporaine inspirée de l’esprit des lieux a été proposée.
Il s’agit de ceindre le bâtiment d’une “forêt vitrail” qui évoque les bois qui cernent le hameau & la chapelle de la Magdelaine.
Des rameaux d’émail jouent du contraste entre les applats mats du verre dépoli & les transparences colorées des verres soufflés.
Entre le souvenir de Vénus, la dédicace à Marie-Madeleine & le culte à la vierge allaitante, ce sont des figures de femmes & de mères qui sacralisent ici l’espace. En évoquant une nature florissante, le motif des vitraux participe du même schéma symbolique : la forêt, un des premiers visage de la “mère nature”, relève du registre du féminin sacré.
La baie d’axe a été choisie pour accueillir les premiers vitraux. Une recherche de mécénat est actuellement menée pour finaliser le projet.

A l’atelier, les vitraux sont réalisés selon les techniques traditionnelles. Un calibrage précis permet de couper le verre plat au diamant. Sur chaque pièce, des émaux & grisailles sont apliqués à l’aérographe avant d’être cuits à 650°. Les panneaux sont ensuite sertis de plomb & soudés dans les règles d’un art quasiment immuable. Le masticage final assure la rigidité & l’étanchéité de l’ensemble.



La pose des vitraux a permis de réhabiliter la baie à meneau qui était auparavant masquée par une fenêtre de bois largement cimentée. Les remplages de la baie ont été soigneusement brossés. Les lacunes ont été comblées au mortier de chaux. Le choix technique de vitraux en un seul panneau a permis de ne pas diviser les lancettes horizontalement par des barlotières qui auraient alourdi le dessin & fragilisé le meneau. La solidité de la verrière est alors garantie par plusieurs facteurs : l’entrelacement du chemin de plomb, le choix d’un plomb armé d’acier pour fermer le panneau & l’ajout de deux vergettes par lancette. Scellées dans la pierre & maintenues au vitrail par des attaches soudées en bague, elles sont forgées pour suivre la ligne des plomb & se fondre dans le dessin.


Les techniques & les matériaux mis en œuvre sont respectueux du bâti & conformes aux normes de restauration des Monuments Historiques. Pour limiter la portée du vitrail sur le meneau fragilisé par les siècles, une cornière à été scellée. Un solin de mastic vitrier assure l’adhérence & l’étanchéité. Parce qu’une chapelle doit “respirer” un espace est ménagé entre l’appui de la fenêtre & le vitrail. Une bavette en plomb a été mise en forme pour permettre notamment l’évacuation des eaux de condensation.


Le choix d’un calfeutrement au mortier de chaux & de sable pour sceller le panneau en intérieur comme en extérieur répond aux exigences de matériaux sains, perspirants & aisément réversibles. La qualité de l’ouvrage & des matières sont la meilleure garantie de sa pérennité.




Un travail mené selon les normes des Monuments Historiques par l’atelier Solène Daoudal en collaboration avec le vitrailliste Laurent Rosier (Atelier Versicolore, Goven 35580).
